Si vous voulez devenir tatoueur, il faut connaître la réglementation en vigueur, bien précise, même si le métier de tatoueur n’existe pas officiellement. Elle aborde notamment l’âge minimum auquel on peut se faire tatouer en France et si tous les tatoueurs sont censés la respecter, certains vont encore plus loin dans son application.
Des obligations pour un métier non reconnu
C’est un fait, le tatouage est de plus en plus populaire en France et compte toujours plus d’adeptes avec 18% des Français qui affirment être ou avoir été tatoués. Forcément, le nombre de salons de tatouage connaît lui aussi un développement important depuis des années, ici comme dans le monde entier. On compte largement plus de 5000 salons en métropole, un nombre qui ne cesse d’augmenter comme celui des studios privés n’ayant pas pignon sur rue. Et même si le métier de tatoueur n’est pas officiellement reconnu par les autorités, ceux qui s’installent doivent répondre à un certain nombre d’obligations, notamment sur l’âge de leurs clients.
Une réglementation depuis 2008
La réglementation autour du tatouage et des autres actes d’effraction cutanée comme le piercing est apparue en 2008 dans le code de Santé publique. Mais les tatoueurs n’ont pas attendu cette date pour définir des règles à respecter autour de l’exercice de leur art, notamment pour les questions d’hygiène, mises en place dans les années 1980 après l’apparition du sida. Un code de déontologie a même été rédigé par une association de tatoueurs à cette période. Destiné à toute la profession, il définissait de grands principes dont certains figurent toujours dans la réglementation actuelle.
A quel âge peut-on avoir un tatouage ?
Ainsi, les tatoueurs refusaient déjà de tatouer des personnes mineures sans l’autorisation écrite d’un des parents ou du tuteur légal. Alors, à quel âge peut-on avoir un tatouage ? Si la réglementation inscrite dans le code de Santé publique existe depuis 2008, elle ne précise pas d’âge minimum avec le consentement écrit d’une personne chargée de l’autorité parentale. En France, les tatoueurs refusent de tatouer quelqu’un qui a moins de 16 ans, même avec une autorisation parentale. Pourtant, il n’est plus rare de voir des parents pousser les portes d’un studio de tatouage avec des ados de plus en plus jeunes désirant se faire tatouer et ne comprennent d’ailleurs pas pourquoi cela leur est refusé. Certains tatoueurs refusent même de tatouer tous les mineurs et le justifient, surtout quand il leur est demandé un tatouage dans le cou ou sur les mains, fidèles au code de déontologie des années 1980 : pas de tatouage qui dépasse de col ou des manches d’une chemise.
Une autorisation parentale écrite
Pour ne pas avoir de problème, le consentement écrit d’un des parents ou du tuteur légal doit être conservé par le tatoueur pendant les 3 ans qui suivent la réalisation du tatouage.
Par ailleurs, il existe aussi dans le code de santé publique une obligation d’information du futur tatoué, avant l’acte sur les risques auxquels il s’expose et sur les précautions à respecter après la réalisation du tatouage.
Pour le tatouage d’un mineur, l’obligation s’applique alors à la personne titulaire de l’autorité légale et implique sa présence physique pour recueillir le consentement signé.
Et en Europe ?
En Europe, l’âge légal pour se faire tatouer diffère selon les pays. Si en Bulgarie, en République tchèque ou en Hongrie, il n’y a pas d’âge minimum, il faut avoir plus de 14 ans en Espagne et plus de 18 ans au Royaume-Uni, en Autriche, en Allemagne et au Danemark. En cas de manquement, à ces obligations, la contravention est de 1500 € et 3000 € en cas de récidive. L’interdiction d’exercer peut aussi être prononcée.
Les autres obligations du tatoueur
D’autres obligations doivent être respectées pour exercer en France. Pas de licence délivrée par les autorités comme au Royaume-Uni, mais il faut obligatoirement avoir suivi une formation aux conditions d’hygiène et de salubrité de 3 jours délivrée par un organisme habilité à la dispenser par les agences régionales de Santé (ARS). Elle permet d’acquérir les compétences et connaissances sur les conditions optimales d’hygiène en vigueur, nécessaires à la pratique. Il s’agit quand même d’effraction cutanée !
Si l’ARS est un interlocuteur privilégié pour obtenir la liste des organismes sérieux pour suivre la formation à l’hygiène, c’est aussi à elle que toute personne qui veut ouvrir un studio doit d’abord déclarer son activité.
Enfin, en France comme ailleurs, un studio de tatouage doit répondre à un certain nombres de règles d’hygiène et de salubrité, selon deux principes, dispensés lors de la formation obligatoire.